You are currently viewing Casalez essaye : le lombricompostage

Au mois de janvier, l’exceptionnelle librairie Fiers de Lettres, librairie engagée des alternatives durables nichée au cœur du centre historique de Montpellier, accueillait la société Vers la Terre venue présenter leurs innovations en terme de compostage.

Le composte : le nouvel or noir

Les déchets organiques représentent entre 30 et 40% du poids de notre poubelle. Collecter et traiter ces déchets représentent une grosse dépense énergétique et la production de gaz à effet de serre. C’est coûteux pour les collectivités et d’autant plus absurde que le recyclage des déchets organiques peut- être simple, écolo, et permet de produire naturellement des engrais de qualité. Certaines villes organisent des collectes de déchets putrescibles (déchets verts, déchets organiques), mais pour la plupart des foyers, et notamment les foyers urbains, compostage rime souvent avec jardin. Il n’est donc que rarement envisagé comme une option pour recycler les déchets organiques lorsque l’on vit en appartement. Mais loin de la pile d’épluchures qui s’entassent dans un coin de la propriété, il existe à présent des alternatives réalistes en appartement et peu coûteuses.

Vous avez dit vermicompostage ? Qu’est-ce que c’est et comment ça marche ?

Le vermicompostage, c’est du compostage, avec le coup de pouce supplémentaire des vers de compost : les eisenias, appelés aussi vers de fumiers, ou vers rouges. Plus petits, plus voraces et a priori aussi, moins fugueurs que les lombrics, les eisenias sont les vers les plus adaptés au vermicompostage. Ils sont photophobes (craignent la lumière) et se nourrissent exclusivement de matières organiques en décomposition. Autant dire que de les enfermer dans une boite sombre remplie de vos épluchures de légumes et autres sachets de thé, dénuée de tous prédateurs équivaut à leur créer un jardin d’Éden. Si la température est raisonnable, idéalement autour de 23 degrés (ils meurent par températures négatives ; entre 0 et 6, ils hibernent ; au-delà de 6, ils s’alimentent ; au-delà de 14, ils se reproduisent) et avec un taux d’humidité suffisant (entre 70 et 80%), ils mangeront d’un appétit vorace et se reproduiront, tout en étant capable de réguler leur population à la taille de leur contenant (pas de risque de crise du logement). Pour réguler le taux d’humidité, il faut équilibrer le compost avec un apport de matière carbonique : en d’autres termes, de la matière sèche, comme du carton ou du papier (que les ménages produisent également, souvent en grosse quantité…).

Ces conditions réunies, les eisenias mangeront une grande partie des déchets organiques produits par le foyer et produiront un excellent compost, engrais 100% naturel qui ravira toutes les plantes de la maison ou le potager de votre grand-mère. On évitera juste de leur donner : pain, riz, pâtes, protéines animales, huile, oignon/ail (vermifuges naturels) et agrumes.  Pour avoir un ordre d’idées, une famille de 4 personnes pourra espérer récolter son 1er bac complet de compost après 4 à 6 semaines.

Les idées reçues liées au vermicompostage

  • Ça sent mauvais, ça amène mouches, moucherons et autres bébêtes : FAUX. Si vous ne mettez que ce que vous devez y mettre, votre vermicomposteur ne sent absolument rien. L’erreur la plus commune, c’est d’y ajouter des protéines animales (viandes, poissons). En effet, ces dernières ne se compostent pas, elles pourrissent et attirent un autre type de biotope que celui souhaité dans vos bacs (les moucherons). Mais si vous êtes gentils avec vos eisenias, aucune raison que des odeurs nauséabondes ne s’échappent de leur petit paradis.

  • Ça prend de la place : la société Vers la Terre a créé le modèle ci-dessous, parfaitement adapté et suffisant pour une famille de 4 personnes. De la taille d’un tabouret de cuisine, il se glisse partout, un petit balcon, un petit recoin, etc.

 

  • Ça demande beaucoup d’entretien : tout est relatif. Dans l’absolu, votre vermicomposteur et ses hôtes peuvent survivre 3 à 4 semaines sans entretien. Bien sûr, il est préférable de le garder bien actif et pour se faire, votre composteur a besoin :
    • D’aération, c’est-à-dire d’être mélangé. Ça, en grande partie, ce sont les vers qui s’en chargent. Vous n’aurez qu’à griffer le contenu du bac où vous mettez vos déchets organiques et carboniques régulièrement.
    • D’humidité : le processus de décomposition ne peut se faire que si le mélange est assez humide. Une grosse partie de l’humidité nécessaire est apportée naturellement par les déchets organiques (les épluchures, etc.). S’il est trop sec, arrosez-le !
    • D’être récolté : une fois par mois environ, il suffit de récolter son compost. Les eisenias étant photosensibles, c’est-à-dire qu’ils fuient la lumière du jour, il suffit de retourner le compost, ils s’enfuiront à la 1ere occasion.

 

Combien ça coute ?

La métropole de Montpellier encourage la pratique du compostage et rembourse même 50 € sur l’achat d’un vermicomposteur. Vous trouverez les informations relatives aux traitements des déchets organiques ici, et la convention pour le soutien à l’achat d’un lombricomposteur .

Alors, quand est-ce qu’on commence ?? Nous à Casalez, on est super motivé. La société Vers la Terre propose un tarif dégressif pour l’achat de 4 vermicomposteurs : 79 € l’unité au lieu de 99 € (les bacs, les vers, un tapis en feutre pour l’intérieur du bac de réception). Avec la subvention de la métropole, votre vermicomposteur vous revient à la somme dérisoire de 29 €. Si vous êtes intéressés par une commande groupée avec nous pour bénéficier du tarif dégressif, n’hésitez pas à vous manifester avant le 31/03 !

En savoir plus sur les vers

Une page très utile et instructive de Terre et Humanisme, sur laquelle vous apprendrez davantage sur les vers, leur incroyables facultés et surtout pourquoi nous devons tous nous y mettre !  https://soutenir-agroecologie.terre-humanisme.org/